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Alma à Vienne – Alma en train de composer – Amira à la plage – Amira en train de chanter

Alma à Vienne – Alma en train de composer – Amira à la plage – Amira en train de chanter

Amira a aujourd’hui 17 ans (et Alma les aura dans un an environ) saga6t a pris l’habitude de publier pour cet anniversaire. Cette année votre serviteur ne trouve plus rien a ajouter à ce qu’il a déjà dit sur cette divine enfant et va laisser la parole à notre chroniqueur qui exprime son sentiment brut de fonderie, sur Amira et sur Alma qui comptent autant pour lui, l’une que l’autre. C’est pour cela que nous avons remplacé le titre original de ce témoignage : “Quelques mots à l'occasion de l'anniversaire de dix-sept ans d'Amira” par “J’ai deux amours Amira et Alma” plus près du sentiment avec un clin d’œil à une autre grande chanteuse maintenant entrée dans l’histoire comme le feront sûrement nos deux merveilles.

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Ces deux fillettes, Amira Willighagen et Alma Deutscher sont nées dans des familles de musiciens amateurs. A posteriori (de cinq ans désormais), ce point me semble d'une importance que j'avais sous-estimée pour leur devenir. Elles ont baigné dans la musique classique dès l'utérus de leurs mères, puis dans toute leur enfance et jusqu'à maintenant.

Amira m'a fait découvrir Alma Deutscher, lors du gala UNICEF où elles ont chanté l'aria du "duo des belles-sœurs" de l'opéra d'Alma "Cendrillon" (version 2015), qu'elle venait d'achever. Je remercie énormément Amira pour cette découverte, elles sont toutes deux mes préférées, chacune pour ses compétences. Sans Amira, aurais-je trouvé tout seul Mlle Deutscher dans l'innommable fouillis d'Internet ? L'une a choisi la voix, qui s'est avérée extraordinaire par son timbre et par l'effet qu'elle produit quasi instantanément sur tout auditeur ; l'autre est une musicienne complète, maniant des instruments et la composition. La voix d'Alma est normale, je dirais même banale, ce n'est pas ce qui m'intéresse chez elle. La voix d'Amira est indescriptible...

Amira nous charme avec sa voix, nous ensorcelle, elle captive ; en plus de son timbre sans pareil, elle y met tout son cœur, de la ferveur, un engagement total. Afin de bien s'exprimer dans son chant, elle ferme souvent les yeux. J'ai tenté de "comprendre" cet effet, ce timbre. Sans résultat. C'est ainsi. Une étincelle de sacré qui nous illumine ? Tout de même, en accord avec quelques autres, cela se passe par un ensemble d'harmoniques inhabituel et riche. Le médium, tant de la fillette que le l'adulte actuelle, est très riche, velouté, d'une belle rondeur. L'aigu est d'une grande clarté, céleste, jamais agressif, au contraire de bien des fillettes. Amira "sait" ce qui convient à sa voix, et ce qui ne serait pas "bien", il y a des arias où elle ne s'est pas risquée (au contraire de Marjolein Acke par exemple).

La jeune Alma fait déjà l'objet d'une controverse : « Au XXIe siècle, on ne compose pas de la musique 'comme ça' ! » C'est une critique de sa musique tonale, à l'encontre de près d'un siècle de "musiques idéologiques", terme et appréciation personnelle. Sa réponse fut simple : « Je ne veux pas ajouter à la laideur du monde. » Anton Webern (1883-1945), élève de Schönberg, avait délaissé la tonalité, mais aurait dit « qu'il reste bien de la musique à écrire en do majeur. » Dont acte par les compositions d'Alma. Mais le public n'a que faire de ces billevesées, il vote les concerts d'Alma avec ses pieds et avec la carte bancaire, il a fallu rajouter des séances. Il en est de même des concerts où Amira se produit, où l'on voit un public considérable, dans une fort grande salle. Certes, tous ces gens ne viennent pas que pour elle à ces concerts en Afrique du sud. D'autres concerts ont un public plus restreint, par exemple le Kerstconcert récent, dans une église. J'ai trouvé le public presque trop sage. Séduit, envoyé dans les nuages voire « au ciel » par la voix ?

Comme ces deux jeunes dames, je suis un adepte de la tonalité, ce qui n'empêche pas d'apprécier les surprises des changements imprévus, au chant d'Amira comme aux mélodies d'Alma. Alma Deutscher a attiré l'attention de musicologues, donnant lieu à des critiques, la plupart correctes c'est à dire pas uniquement favorables (particulièrement la critique de Claude Fernandez soulignant sans concession les faiblesses, mais aussi l'ébahissement devant la compétence incroyable, si jeune (6-7 ans, puis dix ans) dans le métier, long et difficile de la composition, selon son propre aveu. Je n'ai pas encore trouvé d'analyses aussi sévères au sujet d'Amira. Elle est aimée de tous, admirée et soutenue par ses partenaires de chant, par sa grâce, sa simplicité, son charme. Et son professionnalisme (au risque du dithyrambe, mérité mais qui serait excessif). Ou bien n'ai-je pas encore trouvé les musicologues s'étant intéressés à elle ? Le genre de controverse contre Alma reste étrangère au monde d'Amira, on ne lui demande pas de chanter des machins bizarres, désarticulés, atonaux, dodécaphoniques, sériels (etc.) mais des arias et des mélodies tonales, "classiques", agréables et belles, qui ont plu à bien des publics, à plein d'époques, et qui continuent à plaire par-delà les décennies et les siècles. Moi aussi j'ai fondu à l"écoute de l'Ave Maria (Bach/Gounod), et aussi du Ombra mai fù (Hændel) où Amira réalise une interprétation d'exception, âgée de moins de dix ans...

En ce dix-septième anniversaire d'Amira, elle est une quasi-adulte, restée simple, toujours attachante. Elle fréquente le lycée sans que sa célébrité semble poser de problème. Amira est une grande sportive, pratiquant de longue date le sport le plus simple : la course à pied, au point que la fillette faisait mieux que bien des garçons. En Afrique du Sud, elle nous montre qu'elle continue les sports. Bonne entente avec son grand frère, qui la motive sans doute pour se mesurer sportivement à lui c'est à dire à plus fort qu'elle physiquement, ceci depuis toujours, comme le prouvent des vidéos de l'époque de Nimègue, y compris leur duo de patin à glace. Pour ce que j'en sais, Alma est (était) une petite fille sautillante avec sa fameuse corde à sauter, qui lui « faisait jaillir des mélodies dans la tête. » Elle grimpe aux arbres, nage, et ferait aussi de la danse...  probablement des valses viennoises !

Il convient de souligner le soutien des parents, tant des Willighagen que des Deutscher, pour ces enfants d'exception, ce qui leur demande des efforts d'adaptation constants et difficiles. Des enfants gouvernant les parents, avec leur accord... Je reste à l'affût de leur évolution, en attente des productions nouvelles, fruits de leurs efforts. Toutes deux ont à la fois un « don » et aussi une personnalité qui les fait aimer indépendamment de ce don.

Michel Clivet

Tag(s) : #Article de presse
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